Quelques heures après sa sortie, voici notre critique du film Deadpool & Wolverine. Le “banger” attendu par le MCU depuis des années ?
Deadpool & Wolverine, c’était une promesse folle qui a échauffé les esprits pendant plusieurs mois depuis son annonce. Pour plusieurs raisons : déjà, la promesse de voir enfin l’intégration très officielle de l’univers de la Fox dans le MCU, en attendant le film sur les X-Men qui sera la vraie porte d’entrée de tout un univers conçu avant le carton des Avengers. Ensuite, la promesse de voir Disney se lancer dans le “R-Rated”, c’est à dire pour les anglophones, les films matures, avec des gros mots et des allusions sexy. Enfin, surtout, la promesse de Ryan Reynolds de jouer avec son frère de toujours (je vous invite à revoir les interviews où l’acteur exprime tout son amour pour son copain Hugh Jackman). Contrat rempli ?
Nerdgasm absolu
C’est un oui. Deadpool & Wolverine, pour Kevin Feige, c’était le troisième plus gros film du MCU en terme d’impact après Avengers: Endgame et Spider-Man No Way Home. Et très vite, on voyait où il voulait en venir. Endgame a mis un terme à la première saga et amorcé la saga du Multivers dans laquelle nous sommes. Le dernier Spider-Man a complètement redéfini les timeline du MCU, et fait revenir des têtes d’anciens films, d’anciennes franchises, voire d’autres studios. On pouvait donc s’attendre à ce que Ryan Reynolds, habitué à faire des coups d’éclats grâce à son aura, s’amuse à piocher dans l’intégralité de l’univers des super-héros, sans aucune frontière (comme le concept de son personnage qui brise le 4e mur) pour offrir un nerdgasm absolu à ses fans.
Et la promesse est plus que tenue. Pour la faire courte et sans spoiler, l’une des phrases clés du film est “prendre ses rêves pour des réalités”. Et on pourrait résumer le film à ça : vous imaginez quoi, si Deadpool est recruté par le TVA pour “réparer” une réalité, mais que pour cela, il doit faire équipe avec Wolverine ? Et bien oui, il va le faire. Pensez à un truc fou ? Il va le faire. D’ailleurs, même ce que vous n’imaginez pas, il va le faire. A plusieurs reprises, mon âme d’enfant a sauté de son siège pour hurler et acclamer les surprises qui parsèment le film. Une orgie pour les fans de Marvel dans son ensemble. Alors oui, les grincheux diront qu’on est dans un fan service à outrance, et une accumulation de références à 25 ans de films de super-héros (et même plus) mais qu’importe, c’est ce qu’on attend de Deadpool.
Sauver le MCU ?
Au-delà du concept de super-héros sauveur de l’humanité et du MCU “pas au mieux de sa forme” (oui, il a osé le dire dans le film), Deadpool & Wolverine est clairement un film sur l’amitié. Avec toujours autant d’humour, d’autodérision et de comic relief pour désamorcer les passages où on commence à être trop sérieux. Mais à plusieurs reprises, on sent que Ryan Reynolds, autant acteur que producteur du film, a voulu offrir du kif à ses amis, à commencé par Hugh Jackman. Offrir une dernière danse digne de ce nom à des personnages qui n’ont pas toujours eu les mains libres, la faute à des producteurs ou une époque qui n’était pas prête à tout ça. Si vous avez vu les trailers, vous savez que des personnages issus d’autres univers seront présents, et tout cela est mis en scène de manière intéressante sans que ça fasse trop “réunion de noms” à la X-Men 3. Et puis ne parlons pas de l’émotion de voir enfin le costume de Wolverine sur grand écran. Il aura fallu attendre si longtemps…
Au rayon des bonnes ou mauvaises nouvelles, le R-Rated est utilisé à outrance. Ca parle de drogues, ça parle de sexe, ça balance autant de “fuck” que dans un film de Tarantino, c’est peut-être un poil trop, mais ça ressemble surtout à un gamin à qui on a dit “t’es chez Disney, dose un peu les grossièretés” et qui voulait voir jusqu’à quel point on allait lui dire de se faire plaisir. Marvel et Disney donnent l’impression qu’ils ont surtout voulu enterrer la Fox en grande pompe, au propre comme au figuré, en ouvrant un nouveau pan de l’histoire grâce au rachat qui, il est trop tôt pour le dire, pourrait relancer le MCU en perte de vitesse. Ryan Reynolds se fait plaisir, avec Shawn Levy, dans ce film, et ça se voit. Il a fait ce qu’il voulait faire, et à travers l’aventure des deux potes au travers du film, on ressent aussi sa passion intime et convaincue pour Deadpool, pour les super-héros, pour Wolverine. L’alchimie entre les deux personnages, et les deux acteurs, est plus que cohérente. S’en suivent des scènes déjà mémorables et une Cassandra Nova, grande méchante du film, aux pouvoirs magnifiquement horribles.
Plus profond que prévu (titre)
Pour résumer, on pourrait reprocher autant qu’encenser Deadpool & Wolverine pour son côté meta sur l’univers de la fiction, son approche du 4e mur et sa réflexion sur soi-même. En un sens, il ressemble à Matrix 4, qui avait totalement loupé son discours, similaire à celui-ci. Là où Matrix passait son temps à nous rappeler les erreurs du passé et la fin d’un cycle pour retomber au final dans ses travers, Deadpool 3 se sert de 30 ans d’exercices pour poser à plat le genre, se questionner sur la direction que Marvel devrait prendre, autant scénaristiquement que symboliquement, et au final proposer une nouvelle timeline qui nous fait déjà trépigner d’impatience. Le film est bien plus profond qu’on pourrait le penser, sous couvert d’un énorme film d’action, gore, intense, sans forcément se prendre la tête. En fait, c’est juste un bon gros rêve dans la tête de Wade, qui est désormais réalité.
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